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    Gabon : une plainte déposée en France contre la détention « arbitraire » de Sylvia Bongo

    Écrit par sur 10/09/2023

    Selon ses avocats, Mme Bongo est « privée de sa liberté depuis le putsch du 30 août ». Jusqu’alors, les militaires n’ont rien dit du sort réservé à l’épouse d’Ali Bongo Ondimba, avec qui elle a eu quatre enfants. 

    Les avocats de Sylvia Bongo Ondimba, épouse franco-gabonaise du président Ali Bongo Ondimba, placé en résidence surveillée par des militaires qui l’ont destitué à l’issue d’un coup d’Etat mercredi, ont déposé plainte en France vendredi 1er septembre pour détention arbitraire, ont-ils annoncé à l’Agence France-Presse (AFP).

    « Mme Valentin, épouse Bongo, est privée de sa liberté depuis le putsch du 30 août 2023, tout comme son fils cadet Jalil », tandis qu’un autre fils, Noureddin Bongo Valentin, « est incarcéré dans un lieu tenu secret », s’inquiètent François Zimeray et Jessica Finelle dans un communiqué.
    Jusqu’alors, les militaires n’ont rien dit du sort de Mme Bongo, mariée à Ali Bongo depuis 1989 et avec qui elle a eu quatre enfants. Me Zimeray a précisé à l’AFP que sa cliente est « retenue dans un endroit indéterminé au Gabon, qui pourrait être sa résidence »« Aucune considération politique ne justifie ces violences et cette mise au secret hors de tout cadre légal, nous sommes inquiets pour leur santé et leur sécurité », insistent les deux conseils, qui « exigent » l’autorisation de « visites consulaires pour la famille et notamment pour Nourredin Bongo Valentin, qui pourrait être victime d’une disparition forcée ».
    La nationalité française de Mme Bongo donne compétence à la justice française pour une éventuelle enquête sur ces faits. « Cette procédure pourrait aboutir à l’émission d’un mandat d’arrêt international contre les auteurs de ces faits, qui encourent la réclusion criminelle à perpétuité », espèrent les conseils.

    (FILES) Gabon’s President Ali Bongo Ondimba (R) and wife Sylvia Bongo Ondimba (L) arrive to take their seats inside Westminster Abbey in central London on May 6, 2023, ahead of the coronations of Britain’s King Charles III and Britain’s Camilla, Queen Consort. Lawyers for Sylvia Bongo, the Gabonese-French wife of President Ali Bongo Ondimba, placed under house arrest by soldiers who deposed him in a coup on August 30, 2023, filed a complaint in France on September 1, 2023 for arbitrary detention, François Zimeray and Jessica Finelle told AFP. (Photo by Ben Stansall / POOL / AFP)

     

    Soupçons de corruption

    Dans un discours retransmis intégralement vendredi sur les chaînes de télévision d’Etat, le général Brice Oligui Nguema, nouvel homme fort du Gabon, a menacé les entrepreneurs impliqués dans la corruption, endémique dans ce pays, et exigé d’eux « patriotisme » et « engagement » pour le « développement du pays ». Des audits récents ont montré que « les sociétés ont surfacturé et les services reviendront sur ces enquêtes afin que cette surfacturation revienne à l’Etat », a-t-il déclaré d’un ton ferme et le regard noir devant plus de deux cents chefs d’entreprise gabonais « convoqués » jeudi à la présidence de la République.
    Au même moment, les chaînes de télévision passaient en boucle des images montrant Noureddin Bongo Valentin et d’autres anciens jeunes hauts responsables du cabinet présidentiel arrêtés jeudi, le jour du putsch, devant des malles, valises et sacs remplis de milliards de francs CFA qui auraient été saisis à leurs domiciles.
    M. Bongo Valentin et les six anciens hauts responsables du cabinet du président et de son tout-puissant Parti démocratique gabonais arrêtés sont notamment accusés par les militaires de « détournements massifs de deniers publics », « falsification de la signature du président de la République » et « haute trahison ».
    Selon les avocats de Mme Bongo, « Nourredin Bongo Valentin est incarcéré dans un lieu tenu secret. L’entourage suspecte les putschistes de fabriquer des soi-disant preuves visant à discréditer les membres de la famille et à légitimer leur arrestation ».

    Le Monde avec AFP