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    Burkina Faso : A QUI PROFITE LE VERDICT ?

    Écrit par sur 19/09/2023

    Affaire Bonkoungou Distribution (BKG) contre Bâtiment Bitume et Afrique Sécurité (BBAS), véritable feuilleton judiciaire.

     

     Un dossier vidé en un mois. Voici ce que tous les citoyens normaux attendent de la justice. Notre joie serait plus grande et réelle et pleine, si ce dossier était le dernier d’une série de compiles de dossiers qui l’ont précédé dans les tiroirs de ce tribunal. Nous osons croire que tous les dossiers arrivés avant lui, ont été vidés aussi. Autrement dit, nous nous poserons les questions suivantes : Que peut bien cacher les dessous de ce dossier ?

    Il ne s’agit tout de même pas du seul dossier à hauteur de milliard dans les tiroirs. Ou bien son caractère militaire fait de lui un dossier urgent et prioritaire. Intéressons-nous au fond et lisons entre les lignes. Nous y arriverons à coût sûr. D’abord une société dite fournisseur de véhicules qui est attributeur d’un marché de 3 776 000 000 FCFA et qui ne dispose pas des ressources nécessaires pour faire le travail. Et qui doit aussitôt faire appel à une autre entreprise pour fournir son marché obtenu. Comment est-ce possible dans ce pays où tout doit rouler sous le couvert de la transparence ? Pour pouvoir fournir 100 Pick up à l’armée, il faut qu’on soit un concessionnaire, avec une solide expérience en la matière. Et si on a l’expérience qu’il fallait pour, cela voudrait dire aussi qu’on a les bons contacts et les assises nécessaires. Revenons au jugement et à son rendu. La vitesse d’exécution est vraiment hors du commun. Nous pouvons dire que cela fait partie des exceptions qui font la règle. En jetant un œil interrogateur sur le rendu, on se demande si la justice doit accepter qu’on démolisse le pays à travers la rupture de ses ligaments et veines nourricières qui font sa vie et son être. Livraison en dix jours?

    Aucune société même les unités industrielles de nos jours ne produit en quantité pour déposer. Nous parlons bien sûr des unités modernes pas des guimbardes polluantes que la plupart de nos concitoyens connaissent. Les unités produisent à la commande. Référons-nous au plus grand concessionnaire automobile que les Burkinabè connaissent depuis des lustres et dont on va taire le nom. Il n’a pas 100 pick Up en stock et aucun concessionnaire ne peut livrer 100 pick Up en Afrique de l’Ouest en 10 jours sachant que le transport privilégié des voitures est maritime. De l’Europe à l’Afrique de l’Ouest, il faut compter 2 semaines. Alors quand on dit de livrer en 10 jours cela voudrait dire que les véhicules sont déjà au port. Sauf si BKG avait déjà une commande non urgente qui fait que des pick Up du même type sont à Lomé. Sur ce point, il a manqué beaucoup d’information aux juges pour prendre une telle décision sauf si elle est motivée par la volonté de nuire et de faire couler BKG. Dans un langage de la rue, nous dirons que « c’est de la jalousie mal placée ». Ce verdict est peut-être une justice rendue, mais il n’est ni réaliste ni juste. Dans ce contexte que traverse le pays, la justice doit trouver les moyens d’aller au-delà de la simple lecture des textes et d’être conciliante. 100 millions par jour, cela profite à qui ? et la décision est provisoirement exécutoire même si l’accusé veut faire appel. Il y a visiblement une volonté manifeste de nuire et de détruire BKG. A qui profite le verdict ?

    BKG une société lancée en grandes pompes a certainement fait beaucoup de jaloux parmi les nôtres, toutes professions confondues. Même si bons nombres étaient contents de voir enfin une nationale rivaliser d’avec cette multinationale qui s’est installée chez nous et qui n’a que pour principal client l’Etat et avec des prix exorbitants. Ce dossier mérite d’être traité avec beaucoup plus de professionnalisme, de doigté et de minutie et peut faire jurisprudence. En matière de commerce ou de transaction, un contrat en bonne et due forme et une commande ferme est nécessaire. Cette commande ferme, qui donne droit à un contrat clairement rédigé définissant les obligations des parties et fixant les modalités en cas de litiges est prépondérant dans une transaction d’une telle valeur et bien entendu les délais d’exécution ou de livraison. Il serait étonnant que BKG même si encore nourrisson dans le monde des affaires, commette cette erreur de ne pas se faire lier par un contrat solide.

     

     

     

     

     

     

    La volonté manifeste du tribunal à demander une exécution provisoire du verdict laisse quand même perplexe. Pourquoi une telle précipitation ? Comme si quelqu’un voulait coûte que coûte récupérer quelque chose avant que l’appel n’infirme cette décision. Comme s’il était clair que l’appel allait infirmer la décision et de ce fait, on aura quand arraché quelque chose. Une fois de plus ; A qui profite ce verdict ? BKG, une société à 100 milliards de chiffres d’affaires et qui a fait ses preuves au Togo et au Burkina Faso,en arrachant des parts de marché au légendaire concessionnaire qui avait tous les marchés de ce type de véhicules dans ces deux pays ; une vraie fierté nationale et sous régionale. Il y a de quoi vouloir sa peau. On se souvient encore que le colon européen arrivait à ses fins contre l’Africain qu’avec la complicité d’autres africains. Qui en veut autant à la peau de BKG ?

    Souvenons-nous du dossier COTRADIS contre le concessionnaire représentant d’IVECO MAROC. La justice marocaine a refusé d’exécuter la décision de justice du Burkina Faso et de la RCI au prétexte que : si la décision est exécutée, la société marocaine ferait faillite et mettra des marocains au chômage. Et pourtant l’infraction avait causé la mort d’hommes. Entre BKG et BBAS, qui emploie le plus de personnes ?

    Qui contribue le plus en termes de taxes ? Prenons-en de la graine. En tout cas, entre la vitesse de vidange du dossier et la volonté manifeste demander une exécution provisoire, il y a une grosse anguille sous les rochers. Posons-nous des questions d’ordre républicain.

    Qui est derrière BBAS ? Quelle expérience BBAS a en matière de vente de véhicules ? BBAS a-t-il l’expérience nécessaire pour remporter un tel marché ? On se souvient encore du dossier du stade avec des entreprises qui tiennent encore le biberon dans la bouche. Si c’est le fait qu’il s’agissent d’un dossier de l’armée que le dossier a été jugé aussi rapidement, l’armée ou le ministère de la défense devrait savoir qu’en cas d’urgence, on prend toujours ceux qui sont aguerris, pas des nouveaux venus.
    Quelle valeur financière BBAS a avancée pour pouvoir prétendre et remporter ce marché ? Qui cherche-t-on à frapper par ricochet en frappant BBAS ? Une chose est sûre : faire appel est un droit, et BKG devrait sans réfléchir faire appel de ce verdict et aller jusqu’au bout tout en acceptant de payer les 100 millions jour jusqu’au verdict final. Ainsi, certains apprendront qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. L’ARCOP devrait s’intéresser à ce dossier dont l’attributaire a fait une proposition anormalement élevée Si BKG qui est aussi concessionnaire non fabriquant peut livrer ces véhicules à BBAS à 2.400.000.000, il y a de quoi se poser des questions. Qui s’amuse avec l’argent des pauvres populations en acceptant d’attribuer un tel marché? L’attention de l’ARCOP est requise. 

     

     Source : BKG DISTRIBUTION – N24