Israël et le Jihad islamique poursuivent leur affrontement à Gaza
Écrit par admin sur 21/10/2022
Plus d’une vingtaine de personnes ont été tuées dans des échanges de tirs. Un regain de tension inédit depuis un an. Par Le Huffington Post avec AFP.
PROCHE-ORIENT – Le Jihad islamique palestinien dans la bande de Gaza et Israël poursuivent, ce samedi 6 août, leurs échanges de tirs commencés la veille dans ce qui représente la pire flambée de violence entre les deux ennemis depuis une année.
En début de journée, tandis que les alertes aux roquettes continuaient de retentir dans des localités israéliennes adjacentes au territoire palestinien sous blocus, les journalistes de l’AFP ont pu constater que la ville de Gaza sous le feu depuis vendredi était comme paralysée ; les rues sont désertées et les magasins fermés dans cette enclave sous blocus de 2,3 millions d’habitants minée par la pauvreté et le chômage.
Vingt-quatre personnes dont six enfants sont mortes dans la bande de Gaza depuis le début de la flambée de violences entre Israël et le groupe Jihad islamique, a annoncé samedi le ministère de la Santé dans l’enclave palestinienne. Le ministère a affirmé que ces victimes avaient été tuées dans des frappes israéliennes depuis vendredi.
Les autorités israéliennes contredisent ce bilan et assurent que plusieurs enfants palestiniens ont été tués samedi soir à Jabalia (nord) par un tir de roquette raté du Jihad islamique vers Israël, et non par l’armée. « Les forces de sécurité israéliennes n’ont pas frappé Jabalia ces dernières heures », a indiqué le bureau du Premier ministre israélien Yaïr Lapid dans un communiqué.
Une vingtaine d’arrestations en Cisjordanie
La branche armée du Jihad islamique, les brigades Al-Qods, avait affirmé vendredi après une salve de plus de 100 roquettes vers le sol israélien qu’il ne s’agissait que d’une « première réponse » à l’assassinat d’un de ses chefs dans une frappe israélienne. Dans la nuit, les forces israéliennes ont également arrêté en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par l’État hébreu, 19 membres du Jihad islamique, organisation islamiste considérée comme terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne.
C’est l’arrestation, en début de semaine, d’un chef du groupe en Cisjordanie occupée qui a mené à cette nouvelle confrontation armée. Les autorités israéliennes ont dit craindre des actions en représailles en provenance de Gaza, micro-territoire gouverné par le mouvement islamiste Hamas et où le Jihad islamique est bien implanté, et ont lancé une « attaque préventive ».
Il s’agit de la pire confrontation entre l’Etat hébreu et des organisations armées de Gaza depuis la guerre de 11 jours en mai 2021, qui avait fait 260 morts côté palestinien, parmi lesquels des combattants, et 14 morts en Israël, incluant un soldat, d’après les autorités locales.
L’Égypte, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés de Gaza, s’efforce d’établir une médiation et pourrait accueillir une délégation du Jihad islamique ce samedi, ont indiqué des responsables égyptiens à l’AFP à Gaza. La diplomatie égyptienne avait auparavant indiqué mener des discussions « sans relâche afin de calmer la situation et préserver les vies et les biens ».
Des frappes préventives, selon Israël
Après les premiers raids, le Jihad islamique a accusé l’Etat hébreu d’avoir « déclenché une guerre ». « L’ennemi sioniste a commencé cette agression et doit s’attendre à ce que nous nous battions sans relâche », a déclaré son secrétaire général, Ziad al-Nakhala, dans un entretien avec la télévision libanaise Al-Mayadeen, à Téhéran, la capitale iranienne.
« Israël a mené une opération de contre-terrorisme précise contre une menace immédiate », a déclaré vendredi le Premier Ministre israélien Yaïr Lapid à la télévision, accusant le groupe armé d’être « un supplétif de l’Iran qui veut détruire l’Etat d’Israël et tuer des Israéliens innocents ». « Nous ferons tout ce qu’il faut pour défendre notre peuple », a-t-il assuré.
En 2019, la mort d’un commandant du Jihad islamique dans une opération israélienne avait donné lieu à plusieurs jours d’échanges de tirs meurtriers entre le groupe armé et Israël. Le Hamas, qui a combattu l’Etat hébreu lors de quatre guerres depuis sa prise du pouvoir en 2007, s’était lui tenu à distance des affrontements.